vendredi 20 septembre 2013

Raid Golfe 177 km en Marche Nordique

Compte rendu ultra-marin 2013

Ou Partition à quatre mains ou à "quatre pieds"

Après deux ultra-marins successifs et des impressions différentes à chaque fois pour Olivier, Marie-Odile, après quelques 56 km et le 87 km de l'an dernier, s'est laissé convaincre que le challenge était à sa portée. Allions-nous vers la symphonie fantastique de Berlioz ou la danse macabre de Saint Saëns. Pour nos 60 ans, certains auraient voulu que nous fassions une fête. Et bien nous l'avons vécue, sans doute un peu égoïstement, avec ce tour du Golfe du Morbihan. Je n'oserais pas dire par monts et par vaux, car pour ceux qui situeraient mal, Morbihan signifie petite mer et les monts sont peu présents. Une fois le projet décidé et quelques entrainements plus tard, nous nous retrouvons très vite à scruter comme tout le monde la météo qui en ce printemps-été 2013 n'aura pas été au beau fixe. Qui plus est, une météo qui se joue des prévisionnistes au long cours ! Cette météo qui fluctue chaque jour, les prévisions à moyen terme bafouées, chacun l'a vécu, mais l'importance n'est pas la même au regard des activités prévues. La consultation de la météo devient ainsi notre sport favori durant les derniers jours. Car pour parcourir 180 km, le plaisir ou le déplaisir repose en partie sur les intentions du ciel.
Marie-Odile
Pour corser le tout, quelques péripéties, comme une convocation de dernière minute pour surveiller le brevet jeudi et vendredi matin, ont fait bondir mes pulsations cardiaques. Tout finit par s'arranger. Heureux auspices ? Chacun jugera à l'aune de la suite.
Mercredi soir est consacré à la préparation de nos sacs. "Pas de sacs de sport" dit le règlement pour l'escale de Locmariaquer ! Qui peut définir ce qu'est un sac de sport ? Il faut sans doute un sac de dimension relativement modeste, pensons-nous. Les préparatifs prennent du temps, plus que d'habitude lorsqu'on part en montagne. C'est qu'il y en a des choses à ne pas oublier. Entre chaussettes de rechange, quelques anti-inflammatoires pour mon aponévrose qui, malgré les soins attentifs de mon ostéo préféré, se rappelle à moi très fréquemment, et tout l'équipement du parfait trailer, le tout emballé dans des pochettes étanches, j' y passe un peu de temps. Que prendre en alimentation alors que l'on sait que, passé un certain temps, le dégout du sucré s'installe. Ce temps passé dans les préparatifs vous met dans l'ambiance, vous conditionne. La réalité prend forme, même si on n'en ressent pas encore l'imminence. Sans doute l'adrénaline monte elle aussi doucement.

Jeudi 27 juin, 17h00 départ pour Vannes par la gare Montparnasse. Arrivée à Vannes trois heures plus tard. Le temps a passé vite, nos romans étaient bons. Le train, quel bonheur comparé à la voiture ! Jocelyne nous attend à la gare. Il fait beau et assez chaud. La météo pour la suite est assez hésitante. Ici, on sent tout de suite un "art de vivre" provincial, loin de l'agitation de la grande ville. Diner au moulin, Jocelyne taquine Marie-Odile, car au fond d'elle-même elle y croit peu, ou plutôt, si, elle croit à l'abandon. Le lit nous invite sous sa couette, mais Morphée est aux abonnés absents. Il faut pourtant rentabiliser la nuit, car ensuite on va découcher deux jours. Le lendemain, après un petit déjeuner tranquille, la récupération des dossards occupera le reste de la matinée, avec quelques achats, dont une veste étanche Raidlight d'un bleu éclatant, sur les divers stands du village et le passage obligatoire par le magasin la Belle-Îlloise. On rencontre des amis de Paris qui sont aussi engagés sur cette distance et on discute longuement. Xavier a déjà fait l'OXFAM de 100 km l'an dernier avec Corinne et plusieurs entrainements sur 100 km cette année le long du canal de l'Ourcq, Bruno est moins aguerri. Petite sieste ensuite pour l'une, quelques débroussaillages et feux dans le jardin pour l'autre avant de préparer les sacs que nous laisserons à Locmariaquer, à la mi-parcours. Jocelyne nous conduit vers la ligne de départ. Un peu d'encombrement dans les rues près du port et nous terminons à pied. On met les sacs dans le camion et on discute avec les amis de Paris, déjà rencontrés le matin, qui font aussi le 177.
Olivier


Départ à 19 h. Pas aussi grandiose que les Templiers à Millau. Il manque une musique. Ce pourrait être une amélioration. On commence par un tour du vieux Vannes, pour la promotion de la course, non compté dans la distance finale. C'est un peu exagéré, car tout le monde est sur le port, mais nous ne trouvons pas d'échappatoire et suivons le groupe. Nous, les marcheurs, fermons évidemment la marche. Sur la Rabine, le long du port, beaucoup de monde, sans doute familles et familiers. Comme partout maintenant le prénom est inscrit sur le dossard. Chacun est donc encouragé par son prénom. Le brouhaha finit par s'estomper, les choses sérieuses commencent. Nous sommes seuls, les coureurs sont loin, déjà ! Nous cheminons au bord de l'eau, au départ sur le chemin du marathon de Vannes, ensuite sur la commune de Séné qui organise des championnats de course de 24 h. La côte est très découpée et le public, composé quasi exclusivement d'automobilistes, est toujours étonné quand on annonce les distances. La route qui mène à Port-Navalo, l'endroit où nous prendrons le Zodiac pour rejoindre Locmariaquer, indique 35 km. Nous en ferons 96 km par le parcours côtier. Cette digression pour dire que nous sommes bien, tranquilles et inclus dans la durée, comme lors d'une randonnée au long cours. Nous marchons à bonne allure, 9mn30 au kilomètre, après un départ un peu plus rapide. Il faut se maîtriser, se stabiliser à l'allure où on se sent bien, ce n'est pas évident au tout début. Sans doute l'aspiration des coureurs et l'adrénaline du départ ! Cette année, pas de Sinago aux voiles ocre sur l'eau, le vent manque un peu pour les voiliers. Température idéale, la nuit restera maniable, aux environs de 13°C. Premier contrôle à Port Anna où nous arrivons en même temps qu'une femme, un peu bizarre, qui parle tout le temps et à tout le monde et que Marie-Odile avait déjà remarquée sur le 87 l'an dernier. Je lui adresse la parole en Anglais, ce qui a le don de lui couper la chique. Elle a l'air de faire la boucle avec deux hommes dont l'un a un bras en moins et un peu d'embonpoint en trop, mais qui réalise le tour pour la 4e fois. Chapeau !! Premier ravitaillement à la pointe du Bill, au km 18. L'an dernier Marie-Odile y était, mais pour m'encourager ! Quelques concurrents encore et quand nous partons un marcheur de 83 ans arrive. Je ne sais s'il arrivera au bout, mais je crois l'avoir vu plus tard à Locmariaquer au moment où nous partions. Encore une demi-heure de jour avant de devoir mettre la frontale, un peu avant 23 h. Nous ne longeons plus systématiquement la mer, quelques incursions dans la campagne nous font vaticiner. Progressivement le soleil va à la rencontre de l'ombre. La lumière est magnifique, les chaudes couleurs du soir nous entrainent presque vers les tropiques. Heureusement, fin juin, la nuit dure peu. Il fera jour à 5h30. On n'entend bientôt plus que les bruits des bâtons qui rythment la nuit. La lumière de la frontale nous hypnotise, c'est une impression étrange. Chacun rentre un peu en soi.



Arrivés à Noyalo nous rencontrons pas mal de monde. C'est un peu curieux, car normalement les coureurs vont tout de même plus vite et ne restent pas, à ce stade de l'épreuve, bien longtemps, d'autant que ce n'est pas un très grand ravitaillement. Peut-être certains sont-ils partis un peu vite ? L'objectif est maintenant Sarzeau à 60 km du départ. Nous ne savons pas très bien si nous allons nous y arrêter pour une tranche de sommeil. Cela dépendra si l'envie de dormir est prégnante. Nous connaissons en bonne partie le chemin, qui passe par les marais salants. On commence à remonter petit à petit certains concurrents, petit à petit !! Le chemin est en surplomb et parfois étroit dans les marais salants et l'an dernier un concurrent y était tombé ! Il y a globalement 20 km entre les ravitaillements et en marchant, c'est long !! Surtout la nuit où pierres, trous et racines obligent à une vigilance de tous les instants alors que l'esprit s'échappe et cherche le repos.
Arrivée enfin à la salle omnisport de Sarzeau. Soulagement ! Des tables, des bancs, un ravitaillement avec des plateaux repas et du choix, encore, bien que nous soyons parmi les derniers. A côté de nous, à table, un concurrent enveloppé dans sa couverture de survie, tremble de froid. On le retrouvera plus loin, allongé sur le côté du chemin, dormant dans sa couverture de survie. Marie-Odile n'ayant pas sommeil, on décide de continuer sur Port-Navalo, via Port-Neze, après 35 minutes d'arrêt.

Lorsque nous repartons, Bruno, l'ami de Xavier, arrive. Il semble un peu atteint, sa cheville, relevant d'une vieille entorse, lui faisant mal. Il se demande s'il va continuer. Sans doute difficile psychologiquement de commencer par une telle distance alors qu'il n'avait jusqu'alors pas dépassé les 70 km. Sans doute le 87km aurait été plus sage, pour acquérir de l'expérience. La levée du jour me ravit car je ne suis pas bien dans cette partie. Dur de se dire qu'il y a encore plus de 100 km. Et puis l'arrivée sur Port-Navalo n'en finit pas, la côte est très découpée à cet endroit. Le passage au ravitaillement de Port-Neze apporte un peu de respiration. Non loin, deux femmes qui marchent à bonne allure depuis longtemps. Elles continueront d'ailleurs à pareille allure jusqu'à la fin. Nous prenons notre temps, notre objectif est de terminer dans les temps, c'est tout et cela permet de savourer l'instant. Cet endroit nous rappelle une randonnée que nous avions faite durant la semaine du golfe, à Pâques cette année. A l'époque je m'étais baigné. Là, nous n'y pensons même pas. Il y a déjà beaucoup plus de monde, la moyenne de certains ayant bien baissé depuis leurs débuts tonitruants. Nous apprendrons ensuite qu'il y a eu 150 abandons durant la première nuit. Le terrain n'offre pas un dénivelé important, bien sûr, mais il est usant, les escaliers succédant aux chicanes et au sable, sans compter quelques passages boueux, quoique cette année j'ai trouvé le terrain plus sec que d'habitude.
De fil en aiguille on se rapproche de Port-Navalo. Il y a quand même beaucoup de fil et le chas de l'aiguille est bien étroit. En arrivant sur la commune de Port-Navalo on traverse la presqu'île pour se retrouver côté océan. S'ensuit un contournement de la pointe qui fait face à Locmariaquer, où nous avions suivi la parade des vieux gréements à Pâques et après un ultime contrôle, nous arrivons sur le port. Des bénévoles nous harnachent avec capes et gilets de sauvetage pour traverser en Zodiac. Nous y retrouvons un couple, reparti avant nous de Sarzeau. Les deux dernières fois la magie était présente car la météo était fastueuse. Cette fois il fait gris et depuis le matin nous avons eu un peu de crachin. Là, il s'est arrêté. Grâce à lui, cependant, nous n'avons pas subi le soleil. Nous apprécions la traversée d'une dizaine de minutes.
Débarquement à Locmariaquer vers midi. La remise en marche de la mécanique est un peu délicate, mais le stade n'est qu'à 2 km. Nous traversons le vieux port par les petites rues. Les quelques terrasses des cafés sont remplies de badauds et les chalands déambulent. Deux mondes se côtoient. Ensuite nous longeons le grand menhir brisé et la table des marchands, aujourd'hui dans un enclos fermé affublé de son musée, autrefois dans la campagne, libre d'accès. Les lieux ont bien changé en 50 ans, tout est méconnaissable. C'est un soulagement d'être passé de l'autre côté car nous nous rapprochons de Vannes alors qu'auparavant on s'en éloignait ! Et puis on va retrouver nos sacs, le staff de podologues, kinés, ostéos après la douche, un bon repas et des lits !!! J'en profiterai, Marie-Odile moins, car incapable de s'endormir. Ce sera tout de même du repos durant ces deux heures trente d'arrêt. Il y a curieusement beaucoup de monde et c'est un peu délicat de trouver un lit disponible. Le téléphone me réveille à trois heures moins le quart, Marie appelant pour savoir où nous sommes.

Nous partons à quinze heures quinze, avec pour objectif de rejoindre Larmor Baden à la nuit et de faire une seconde longue pause, en espérant que Marie-Odile trouve enfin le sommeil là-bas. Au départ nous revoyons notre manchot qui abandonne là. C'est un peu triste, mais cela montre que rien n'est acquis d'avance. Le début du parcours est beau, beaucoup de maisons ont les pieds dans l'eau. On ne trouve pas beaucoup de raisons de plaindre les habitants. Marie nous appelle pour savoir où nous sommes, après avoir déposé Emmanuel au Bono, pour le 56 km. Comme on passe à côté d'un bénévole, on lui demande à quelle distance est Cra'ch. Évidemment, comme tout habitant d'aujourd'hui, dont le seul moyen de déplacement est la voiture, c'est chose à ne pas faire car on rentre là dans la fantaisie pure. 10 km peuvent rapidement en devenir 1,5 pour qui fait le parcours en voiture ! Pour le moment le moral va bien, nous nous éloignons un peu vers l'intérieur des terres et finissons par rencontrer Marie et Jocelyne, venues à notre rencontre. On fera ainsi quelques kilomètres ensemble, jusqu'à Crac'h. Les quelques kilomètres dans Crac'h seraient évitables, visite d'une banlieue calme d'une petite ville ! On finit par se quitter, nos deux accompagnantes allant se positionner sur le parcours pour prendre en photo Emmanuel sur le 56 km. Un peu avant Auray, nous nous arrêtons à l'ombre sur l'herbe et les premiers du 87 passent. Marie-Odile s'enroule dans sa couverture de survie pour tenter de dormir. Peine perdue mais le repos aura fait du bien. On se retrouve bientôt à longer la rivière d'Auray et arrivons au ravitaillement où nous côtoyons les premiers du 87 km. Le ravitaillement a été complétement réaménagé par rapport aux années antérieures et c'est beaucoup mieux. Ensuite cela va être la galère car tout le 87 va passer alors que nous sommes sur des monotraces, avec l'obligation de se ranger sur le côté et de répondre aux centaines de "bon courage". L'intention est bonne, le résultat final moins convaincant au bout d'un certain temps. Enfin ! Le passage sur le vieux pont du Bono est toujours sympathique et le chemin très joli. La partie nord du golfe est à notre avis plus belle que le sud. Jusqu'à Larmor Baden le chemin n'en finit pas. Le bitume permet de ne pas être gêné par le 87 km qui continue de défiler, mais c'est tout de même parfois un peu monotone.
Il fait nuit et lorsque je vois que Marie-Odile a envie de vomir et beaucoup de mal à s'alimenter, l'inquiétude s'immisce dans mon esprit. Je lui propose, alors qu'on vient de nous annoncer que le ravitaillement est à moins de 2 km, de courir pour lui réserver un lit. Auparavant j'avais appelé Marie pour lui dire que venir à notre rencontre à Larmor n'était pas une bonne idée, Marie Odile serait tentée par la voiture. A ce moment du périple je suis un peu inquiet pour la suite. Je comptais arriver vers 23 heures à Larmor et à Baden on nous a dit qu'il y a encore près de 8 km. Une personne nous encourage avec un "ravitaillement dans 1,5 km". Je commence donc à courir et je m'aperçois que l'annonce de la distance est une fois de plus totalement erronée. Il y a au moins 4 km. J'arrive à fond à Larmor au ravitaillement. C'est vrai que mon allure doit détonner et que le passant éberlué doit se demander ce que je fais là. Je trouve deux lits (la plupart des 40 lits sont occupés) et j'arrive à trouver deux couvertures. Je vais ensuite manger, un repas complet. A mon retour une des couvertures a disparu ! J'envoie un SMS à Marie-Odile pour lui dire qu'elle a un lit. A minuit, en arrivant, elle m'appelle et vient directement se coucher sans passer par la case ravitaillement. Elle pense dormir une heure. Moi je préconise deux heures, c'est un minimum vu sa fatigue. Quelques ronfleurs se font siffler sans résultat. Je m'assoupis rapidement, Marie-Odile n'y parviendra pas apparemment et aura froid. Sans doute la fatigue !
A 3 h 15 le dimanche matin on repart, Marie-Odile n'ayant eu à manger que des aliments froids, le démontage des installations a déjà commencé. Il reste 39 kilomètres. Le repos a fait du bien à tout le monde. On double des concurrents, certains sont des zombies, ils n'ont pas pris le temps de se reposer et c'est une erreur. Une heure de vrai sommeil permet de rattraper très rapidement des gens qui marchent à deux à l'heure. Notre arrêt de 3h15 nous a permis d'éviter autant de nuit. Il fait un peu frisquet et un poil humide en ce dimanche matin. Nous ne rencontrerons tout de même pas beaucoup de paroissiens. Pourtant à chaque fois un mot d'encouragement sur toutes les lèvres. Un premier ravitaillement au bout de 14 km, au Moustoir en Arradon, permet de prendre un peu de salé. La Joëlette est là. On passe ensuite la pointe d'Arradon en compagnie de marcheurs nordiques du 87 km. La côte est belle, les propriétés souvent somptueuses. La commune, c'est une litote, ne doit pas faire partie des moins riches de France. Je connais bien la suite du chemin, car on arrive à Penboch, où j'ai passé du bon temps en 1963-67, durant mes études. Nous savons que nous ne sommes pas arrivés, mais le fait d'être en lieu connu rassure. Progressivement nous nous rapprochons de Conleau et de Port Anna en face, où nous sommes passés hier soir. C'est juste en face, à la nage c'est faisable, encore plus avec un petit youyou. Conleau se présente bientôt lui aussi. Nous avons encore une dizaine de kilomètres avant l'arrivée, alors que, là encore, nous sommes si proches par l'eau. Nous quittons le bord de l'eau pour une dernière montée dans la forêt, avec la Joëlette qui nous poursuit. En fait il y a deux équipes, nous l'apprendrons sur la fin.
Marie-Odile
Traversée du Vincin, là où la foule se masse lors du semi-marathon "Auray-Vannes", petite côte où Olivier part en courant pour se détendre les jambes. Après un cheminement dans un chemin boueux nous arrivons enfin sur le parcours du marathon de Vannes. A partir de là, piste stabilisée plane et quelques 7 kilomètres à parcourir pour atteindre le Graal. J'ai mal aux pieds mais parvient à doubler des gens encore plus mal en point, dont un "Peppone" inscrit sur l'arrière de son collant. Olivier a vraiment envie de lui botter les fesses, en remake d'un Don Camillo. Marie et Emmanuel, qui a fait le 56 la veille, viennent à notre rencontre. La température est idéale. En ce petit matin de dimanche nous faisons ensemble le reste du chemin. La discussion aide à passer les derniers instants. On est à la fois pressé d'en finir et on aimerait aussi que cela continue, en tout cas pour Olivier. Sentiments contradictoires !! Des encouragements de la part de toutes les personnes rencontrées, cela aura été une constante. Nous passons l'arrivée à 10h30 et recevons notre tee-shirt finisher. Celui-là est bien mérité, il a de la valeur. Je me déchausse aussitôt et met les sandales mises en prévision dans le sac déposé à Locmariaquer et récupéré à Vannes sous le kiosque à musique. Et puis c'est un pas de danse, pour montrer qu'on a la forme. Après-midi sur le canapé pour moi avant de reprendre le train. Le lendemain le travail reprend, avec la correction du brevet, la parenthèse est fermée.
Quelle parenthèse ! Marie Odile a coché la case, avec bonheur. Elle a montré qu'avec de la volonté et de la préparation on pouvait beaucoup rêver et, peut-être, donner à rêver.


Conclusions:
·         Rien n'est acquis d'avance sur une telle distance.
·         Savoir qu'on va passer par des hauts et des bas.
·         Oui, on aurait sans doute pu optimiser la vitesse sur la première partie (mettre une heure de plus), mais il faut surtout savoir apprendre à s'endormir pour récupérer.
·         Quand on marche sur une telle durée, il est illusoire de ne pas s'octroyer une à deux poses pour dormir. Le temps passé ainsi se rattrape très vite.
·         Les pieds, toujours les pieds, encore les pieds qu'il faut préparer et soigner dès que possible si besoin.
·         A la marche, les ravitaillements solides seraient sans doute suffisants
·         Boire régulièrement dès le début
·         Quand il y a plusieurs courses il ne faut pas se trouver sur des monotraces avec les autres.


1 commentaire:

Claudine a dit…

1000 bravos à Marie-Odile et Olivier pour cette superbe performance, et si joliment contée pour notre plus grand plaisir.
Vous nous la faites vivre (en décalé mais sans la fatigue...)
Quel mémorable anniversaire ! Un beau doublé.
Oui, vous nous avez fait rêver.